Dimanche 8 Avril 2012
Petit déj dans le mini salon de dame vers 7h00, c’est très très tôt ! Direction le parc de Djoudj sur le fleuve Sénégal. On monte dans une grande pirogue à moteur (pas bruyant). Nous sommes tous les 5 avec notre guide du parc, le piroguier et 2 ou 3 autres touristes avec chacun son guide ornithologique villageois.
Plein d’énormes pélicans blancs se prélassent ou pêchent en petits groupes. Ils sont amusants, ils encerclent les poissons, et hop, d’un seul coup on ne voit plus que leurs fesses en l’air. On a admiré aussi un martin pêcheur, des hérons cendrés, des cormorans africains, des grands cormorans, (la fiente des cormorans tue les arbres perchoirs par leur acidité et les cormorans sont de gros consommateurs de poissons, ils sont donc moyennement appréciés), des canards africains, des oiseaux à spatules avec leur chouette bec en forme de de cuiller à pattes rouges, d’autres à pattes noires, des grosses oies de Gambie, de nombreux aigles pêcheurs avec leur belle tête blanche (=pygargue vocifère), anhinga d’Afrique (oiseaux serpents) dont on voit juste le long cou sortir de l’eau tel un serpent dressé. Sinon, il ressemble assez à un cormoran. De nombreuses guifettes moustac (famille des sternes) suivent la pirogue, attirés pas les petits poissons soulevés par notre sillage, elle font un bon repas. On voit encore des ibis falcinelles (noir, bec courbé vers le bas), des ibis sacrés d’Égypte, des sternes caspiennes et leur bec rouge, de grandes aigrettes, des canards casqués, des vanneaux armés ou à éperon, des grues couronnées et aussi : deux crocodiles du Nil, des varans, un python, plein de phacochères et.. des vaches ! La nuit, il y a des coyotes. Notre guide en sait vraiment long sur les oiseaux et le parc. Il a appris au contact d’un ornithologue du Marquenterre (baie de somme) qui vient pour le comptage des oiseaux en décembre/janvier. L’envol des pélicans est vraiment impressionnant, de même pour que l’atterrissage, on croirait des hydravions avec leur gros bidon et leur bec à poche droit devant. Après avoir mangé, ils volent en gros groupes, ils planent plutôt, pour un vol digestif.
En partant, on en voit un qui a attrapé un énorme poisson (genre grosse carpe) et qui peine bien 10 minutes à essayer de tourner dans tous les sens dans sa poche pour l’engloutir tête la première sous le regard très intéressé de ses compagnons de pêche. Quand on part, il se bat toujours avec… Il y a beaucoup de poissons, friture, carpes, capitaines, etc… Les enfants ont dessiné les oiseaux. Des villages de cases jalonnent la route, pêcheurs, éleveurs, agriculteurs.
De retour à Saint Louis, nous emménageons à l’auberge de jeunesse Atlantide. Elle est très jolie, avec une belle cour intérieure bleue blanche ou trône une grande table, des bancs, des chaises, un poste de radio et une télé. Les chambres sont autour et à l’étage. Nous avons une grande chambre pour nous cinq, avec chacun un beau lit à baldaquin à moustiquaire. Salles de bain et wc communs. Eau chaude ! Puis on va se balader dans cette chouette ville aux allures de village. Saint Louis est très attachante.
Mais nous sommes dimanche de Pâques… Tout est fermé. Par contre, beaucoup de gens sont dans les rues, détendus, quasi pas de voitures, une atmosphère très agréable. Depuis que nous sommes au Sénégal, nous avons apprécié que les rabatteurs et vendeurs ambulants ne soient pas trop insistants (enfin un minimum tout de même).
Déjeuner au Galaxy, resto très agréable. Service très lent comme partout, ce qui fait qu’il est 15h quand on sort. Les enfants font connaissance avec d’autres enfants qui nous abordent et ils se mettent tous à jouer au billes dans la rue sablonneuse. Pendant ce temps, Mohamed et Chérif et leurs copains, deux grands garçons de 14 ans m’invitent à rencontrer leur famille, Lionel reste dehors. J’entre dans une petite cour où sèche le linge. Autour, plusieurs portes donnant sur wc, cuisine ? Je suppose et ? J’entre dans une petite pièce où trône une télé. Deux hommes et trois jeunes filles la regardent en rigolant et m’accueillent chaleureusement. L’un des hommes est allongé sur le grand lit, les jeunes filles assises dessus, l’une d’elles s’est fait belle : maquillage, boucles d’oreilles, etc… “Tu sors ?” “Oui c’est la fête”, l’autre homme est assis par terre et les gamins s’entassent à 4 ou 5 sur le petit canapé à côté du lit. Ils m’offrent du thé et on papote tout en regardant un match de lutte à la télé. L’homme couché sur le lit me raconte qu’il a 4 ou 5 femmes (elles rigolent), me présente sa jeune voisine comme étant la première et se marre, les autres me disent en riant que c’est faux.
Arrive une quatrième qu’il présente troisième femme… Elle rigole de bon coeur. C’est Corty, sa seule et unique épouse. Ils ont 6 enfants, 4 garçons dont Chérif et deux filles dont celle présentée comme étant sa première femme. Il veut savoir si je serais intéressée par une “expérience” extra conjugale si j’en avais l’occasion et pense que mon mari n’hésiterait pas une seconde. Ambiance à la rigolade. Une demi heure plus tard environ, je vais rejoindre Lionel et les enfants. J’ai promis aux deux grands garçons de voir si je pouvais leur offrir un ballon. Dans une première boutique, il y a un ballon “pour les enfants” précise Mohamed qui fait la moue, il est en plastique. Alors je lui dis de m’emmener là où on trouve un bon ballon, et on va à LA boutique de foot qui fait bien 2 mètres carré. Là, ils choisissent un beau ballon en cuir, à 5 000 F FCA soit environ 7 ou 8 euros. On nous le gonfle et ravis, les enfants commencent à jouer. Ils nous raccompagnent jusqu’à l’auberge de jeunesse tout en jouant avec Cerise, Malo et Hippolyte et nous remercient beaucoup.
Il est tard. Douche et je me mets en quête du dîner. L’aubergiste m’indique où trouver pain et fromage et retourne au match de lutte. Pour le pain, il faut entrer chez quelqu’un à deux pas de là, rien n’indique qu’ils vendent du pain. Je frappe, j’entre dans une grande cour, à gauche une femme s’habille dans une pièce, à droite, six ou sept jeunes hommes regardent le match vautrés sur des matelas me saluant ( Bonjour, ça va ? Ça va merci) et appellent la responsable du pain qui finit de se laver et s’habiller avant de venir me servir. Puis je trouve de la vache qui rit et de l’emmental à l’épicerie du coin (2 mètres carré elle aussi, comme la plupart). Tout le monde crie très fort d’un seul coup, rit, chante, le match de lutte est terminé.