13 juillet 2001
Cinq heures du mat’ j’ai des frissons, je claque des dents et je monte le son. Sauf qu’il doit déjà faire 25 degrés et qu’on n’a pas de radio. Ca doit être un mauvais rêve… Mais non, il est bien 5H00 et nous voilà déjà debout, tu parles de vacances. Je suis sûr qu’on n’aurait pas été obligé de se lever si tôt dans les Vosges…
En effet, on a rendez-vous avec Touhi. C’est du moins ce qu’on a compris avec nos pauvres oreilles incapables de distinguer toutes les nombreuses nuances de la langue vietnamienne. Touhi -sûr, ça ne s’écrit pas comme ça- c’est notre batelière, même qu’elle n’a plus que deux dents. Elle rame, à la vietnamienne, c’est-à-dire face à la progression du bateau. Ca lui permet de voir où elle va, mais ça doit être fatiguant de pousser les rames au lieu de les tirer comme nous on ferait… Elle nous emmène sur un des nombreux bras du Mékong où l’on voit enfin - depuis le temps qu’on voulait en voir - un marché flottant. Pour le prix, on en voit même deux. Des bateaux de taille moyenne y cotoient des pirogues pleines à craquer d’ananas, de ramboutans, de mangoustans (ce sont des fruits pauvres mangeurs de pommes!), des choux, des avocats, des concombres, bref tout le potager et tout le verger.
On se fait accoster par la pirogue bar qui nous propose une bière. Il est 6H00 du matin! On mange une soupe de nouilles (faite sans doute avec l’eau du fleuve, on ne le réalisera qu’après) achetée à la pirogue restaurant, avec malheureusement de la sauce horrible au jus de poisson fermenté… pas terrible.
Et pour finir, on rentre par de tous petits canaux qui nous rappellent Cochin en Inde. Mais Touhi, qui parle 20 mots d’anglais - soit 4 fois plus que nous ne connaissons de mots vietnamiens - n’a pas bien compris qu’à midi on doit être de retour à Can Tho. On a notre bus, nous! Il faut donc reprendre l’autoroute, c’est-à-dire le bras du Mékong. A la recherche de son chemin, elle interroge tous les 20 mètres les passants, les dames qui lavent leur linge ou les autres bateaux. Quel labyrinthe!