11 juillet 2001
Aujourd’hui, on arpente la ville, découvrant les surprises que nous réserve Saigon. Dix millions d’habitants, plus de deux millions de scooters, quelques voitures (plus qu’à Hanoï) et camions. La ville donne une image très dynamique, beaucoup moins conservatrice que la capitale Hanoï (ici, moins de papis en pyjama!). En souvenir de la colonisation française, de beaux monuments comme la poste (magnifique), l’hôtel de ville, l’opéra, les Champs Elysées. En souvenir de la guerre contre les Américains, un nombre incroyable d’éclopés, de mutilés, de torturés (cicatrices bien visibles sur le torse) et de malformations diverses dues probablement à l’arrosage intensif des campagnes avec du napalm. Ici, beaucoup plus qu’ailleurs. Dit comme ça, ça fait un peu bravo les Français, zéro aux américains. C’est pas volontaire, c’est juste ce qui reste. Pas forcément le reflet exact et complet de l’histoire. De 1975 au début des années 90, Saigon s’est immobilisée (a même régressé) sous le poids du régime communiste. Débridée lors de l’ouverture du pays, c’est elle qui cimente l’économie, soutenue par une population heureuse de pouvoir enfin donner libre cours à son dynamisme. Pour témoins, les nombreuses grandes tours modernes en verre ou autre qui parsèment son ciel.
On prend une grande décision: aller à la poste envoyer les photos. Dix pelloches, ça fait pas loin de deux kilos ! C’est lourd à porter, faut s’en débarrasser. On arrive donc à la poste centrale, magnifique bâtiment jaune avec de très hauts plafonds (on dirait une gare), des cartes de Saïgon peintes style ancien sur les murs, le portrait géant d’Ho Chi Minh, de grands ventilateurs, des bancs en bois et… des guichetières qui parlent français. Bref, une poste dans un ancien bâtiment colonial qui semble avoir peu bougé depuis. C’est là qu’on apprend que pour les colis, c’est de l’autre côté. Il faut, pour y aller, faire le tour du pâté de maisons. Et là, on tombe sur un truc archi moderne! Portes automatiques, air climatisé, chaises en plastiques et des guichetières qui parlent… anglais! Tout est très bien organisé mais très très segmenté, on a dû passer par pas moins de 7 guichets! Chacun sa fonction. Au premier, pesée et emballage. Au second, tampon. Au troisième, douane et scotch imprimé douane. Au quatrième, re-tampon. Au cinquième air mail et gros scotch pour rendre le tout hermétique (tout cela fait sans quitter des yeux la revue sur les recettes de cuisines!). Au sixième, enregistrement, pesée finale et prix. Enfin, au septième, dernier coup de tampon et paiement. Tout cela fait de façon très fluide et efficace, avec le sourire pour la plupart.
Ce qui est sympa, c’est que depuis notre départ, dans tous les pays, il a suffi (et fallu) arriver à la poste sans avoir fait le paquet. Ils doivent vérifier le contenu puis se chargent de l’emballer. Fort bien la plupart du temps. Et comme on ne voyage pas avec nos cartons d’envois, c’est bien pratique!