2 juillet 2001
Malgré les places au fond du bus, la clim purement virtuelle, les amortisseurs inexistants, les raccords tous les 5 km sur la route (hauts de bien 5 cm) et les travaux (donc la poussière) tout du long, on arrive vers midi à Hué. Même pas trop fatigué. Une petite douche pour enlever la poussière accumulée pendant la nuit et nous voici frais et dispos, prêts pour la visite de la cité impériale.
On la repère de loin avec le “cavalier du roi” au-dessus duquel flotte un immense drapeau vietnamien. La visite se révèle être une chouette balade au milieu des vieilles pierres plus ou moins en ruines et de la verdure. Ca devait être fastueux au temps de sa grandeur. Hué est tout de même une ville très réputée culturellement et classée patrimoine de l’humanité par l’Unesco. On le comprend en voyant les remparts baignant dans des douves recouvertes de lotus et de nénuphars. Ho! C’est beau. Ce qui nous a plu le plus, ce sont les 9 urnes dynastiques, énormes et toutes différentes les unes des autres, et les portes en pierres magnifiques. Mais le clou de la visite reste la cité pourpre interdite. Derrière le panneau l’annonçant et la décrivant s’étale… un immense terrain vague recouvert d’herbes folles! Pendant la bataille du Têt (nouvel an chinois) en 1968, le somptueux palais a été entièrement détruit, il n’en reste rien. Vive la guerre…
3 juillet 2001
C’est plutôt surprenant de se retrouver dans un embouteillage de vélos. Et c’est pourtant ce qui nous est arrivé lors de notre balade autour d’Hué, sur le pont, au milieu des vélos, mobs et pousses-pousses, en compagnie de dizaines de têtes de canards dépassant des paniers accrochés aux porte-bagages pour nous faire coin coin. En route, nous avons pu “admirer” la très forte propagande communiste. Ici, peu de pubs classiques (sauf la vache qui rit et la tiger beer mais pas très souvent) et la principale manipulation mentale autorisée est celle du parti qui s’offre de grands panneaux de propagande partout, louant le plus souvent les bienfaits du travail. Les fous! Direction la rivière aux parfums qui tient son nom du temps où de nombreuses herbes aromatiques et médicinales poussaient sur ses berges. Premier arrêt à la pagode de Tien Mu, autrement appelée la vieille dame céleste. Il y a plein de statues qui foutent la trouille, à moins qu’elles ne fassent rire par leur faux airs méchants?
Puis il faut traverser la rivière pour poursuivre notre route vers les tombeaux royaux. Alors on trouve une petite famille qui habite sur les barques, ils se baignent, ça rafraîchit. On négocie dur de part et d’autre en montrant les prix avec les doigts et c’est parti! On charge les deux vélos sur une frêle pirogue à fond plat. C’est sûr, si l’un de nous éternue, on chavire. Une rameuse à l’arrière, une autre à l’avant, nous nous asseyons au milieu, tenant nos vélos. Ouf! Ca passe. Notre balade nous emmène au mausolée de Tu Duc. En fait de tombeau, on se retrouve en train de flâner dans un parc arboré agrémenté de pièces d’eau couvertes de lotus et nénuphars. C’est plutôt chouette et en fait, ce sacré Tu Duc (drôle de nom tout de même) venait s’y reposer (peut-être pour s’entraîner avant le repos éternel?) et y composer des poèmes face à l’étang. Bref, un tombeau quoi! Plus tard, mon vélo tout pourri a crevé, et bien. Heureusement le réparateur de vélos était à 20 mètres. De toutes façons, il y en a un tous les 50 mètres! Il a réparé ça de façon surprenante, mais très efficace.